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[i575]
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DE LA VILLE DE PARIS.
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309
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DXCIII. — Pour la levée et solde de deux mil Suisses pour quatre mois.
[Ordonnance du Roy.]
io décembre 1.575. (Fol. a4a v°.)
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"Le Roy ayant entendu les entreprinses qui se font par ses ennemys, et mesmement que le duc Jehan Casimir'1' se trouve en la frontière de Metz avec neuf mil chevaulx allemans, plusieurs enseignes de lansquenetz, appareil d'artillerie, et autres prepa-ratif/, de guerre; tellement-que, s'il ne luy est résisté par force,- seroit à craindre que ceste Coronne et speciallement sa bonne Ville de Paris n'en reçoive de bien grandz dommaiges;
"Sa Majesté a deliberé d'emploier toutes ses forces et moiens que Dieu luy a donnez, sans y espargner sa vye propre, pour réprimer l'audace et violence de sesdictz ennemis : et pour cest effect, a mandé convocquer toute sa Noblesse pour se trouver en deux armées qu'elle entend avoir, tant près de sa personne que cn son païs de Champaigne, où aussy s'assembleront la pluspart dc toutes ses gens d'ordonnance et enseignes de son infanterie. Oultre lesquelles forces, pour ne laisser cest Estat en danger, Saditte Majesté a donné ordre qu'elle aurra en brief xxvui cornettes de rcistres, qui se paieront des deniers qui se lèveront de la subvention que Nostre Sainct Pere luy a accordé sur son Clergé de France '2'.
"Mais d'aultant que, pour faire ung bon corps d'armée, il est besoing d'avoir plus grand nombre d'infanterie, il a esté pourveu d'asseoir sur les autres Generalitez, qui le pourront, porter, le paiement de douze mil hommes de pied françois. Et pour le regard de sa bonne Ville et Généralité de Paris, que Sa Majesté aura tousjours en plus specialle affection, d'aultant que lesdittes forces sont principallement destinées pour conserver laditte ville et païs circonvoisins, elle desire quc ses bons et fidelles subjeetz, les habitans de saditte bonne Ville, et pareillement ceulx de laditte Généralité, le secourent promptement du paiement de trois mil Suisses pour quatre mois, se prenant ailleurs le paiement d'autres trois mil. Entendant que laditte Ville de Paris, attendu que en la presenle année les villes de ceste Généralité ont
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contribué pour la solde des cinquante mil hommes, contribue pour le paiement des deux mil Suisses, et la Généralité de mil : le tout sans tirer a consequence pour l'advenir; montant en tout le paiement desdictz trois mil Suisses, pour chacun mois à la somme de cinquante mil livres : qui reviendra pour lesdictz quatre mois à deux cens mil livres.
"Veult et entend Saditte Majesté que lesdictz deniers se lèvent sur lous les habitans dc laditte Ville de Paris et autres dc laditte Généralité, exemptz et non exemptz, previllegiez et non previllegiez, excepté les ecclesiastiques pour leurs biens et revenu/, de leurs beneffices, mais ne seront exemptz pour ce qu'ilz possedent de patriinoyne.
"Veult pareillement el ordonne ledict Seigneur que l'assiette et imposition desdictz deniers sera faitte asscavoir : pour le regard de cc qui pourra concerner la presente ville et faulxbourgs, par le Prevost des Marchans ct Eschevins et notables Bourgeois, à la forme accoustumée es a u 1res contributions et octroiz qu'ilz ont faictz à Sa Majesté. De laquelle assiette sera par eulx faict ung rolle pour estre baillé au Receveur, qui sera pour cest effect esleu en l'Hostel dc Ville, qui en comptera devant eulx et quatre des principaulx habitans. Lequel receveur, en vertu dudict rolle, fera par le premier huissier ou sergent faire lescontraintles comme pour les propres deniers et affaires du Roy, et paiera luy mesmes, sans quc aucun officier du Roy s'en enlremetle, les soldatz ù la baneque en leurs propres mains.
"Ordonné au Conseil, le Roy y estant, à Paris, le dixiesme jour de Decembre mil cinq cens soixante quinze."
Ainsy signé : "Pinart".
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Ceste presente Ordonnance a esté envoyée par le Roy à mesdiclz Sieurs les Prevost des Marchans et Eschevins au Bureau dc laditte Ville, pour lire et
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C "Le duc Johan Casimir- : Jean Casimir, comte palatin, quatriènia liis de Frédéric III, dit le Pieux, duc de Bavière, de ln branche Palatine, et de Marie, fille aînée de Casimir, marquis de Brandebourg-Anspacb. Ce prince administra, pendant la minorité de son neveu Frédéric IV, l'Electorat où il rétablit par force le calvinisme au lieu du luthérianisme. Né le 1" mars i543, Jean Casimir mourut le 6 janvier i5g2.
'*) Les documents relatifs à là contribution du Clergé, ainsi que l'aliénation d'une parlie de son domaine temporel au \\i' siècle, sont conservés aux Archives nationales sous Ia cote G8 iao3-i35'2.
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